La pause réflexive

La pause réflexive est le point d’orgue des activités des agendas coop, de tous les agendas coop. Elle est à instaurer dès le Cycle 1.

Elle donne sens et continuité aux notions abordées et permet aux enfants de découvrir par eux-mêmes l’importance et les richesses des objectifs de ce qu’ils viennent de vivre.

C’est l’élément indispensable qui permet petit à petit aux enfants de construire leur esprit critique, de faire un retour sur eux-mêmes et sur l’activité.

D’un côté la pause réflexive facilite et encourage l’introspection et l’expression, et de l’autre, par l’écoute, elle permet de concrétiser la découverte et l’acceptation des différences, elle donne corps à la notion de groupe et d’enrichissement par le groupe.

Ces apprentissages ne peuvent se faire que si nous engageons les enfants à répondre en leur nom propre, ce que nous appelons "parler en je". En fait, "penser en je" car ils peuvent ne pas s’exprimer mais ils peuvent à chaque fois réaliser cette introspection, aidés par les accroches proposées par l’enseignant.

Ainsi, avant de parler de moi, j’ai d’abord à me parler à moi-même et à m’écouter. Je peux ensuite, sans crainte d’être jugé, prendre le risque de parler de moi, de mes émotions, de mes envies, de mes peurs, de mes découvertes.

C’est pour cela que la pause réflexive peut être silencieuse par moment. Les conditions sont propices à ces élaborations, chacun s’en empare à son rythme et comme bon lui semble.

Ne pas chercher à dire comme le voisin, se considérer comme personne unique, chercher ce qui me convient ou pas, ce que j’ai ressenti, ne pas systématiquement s’amalgamer aux autres. S’apercevoir que cette différenciation ne m’empêche pas de faire partie du groupe mais d’y être reconnu en tant que personnalité propre. Parler de soi favorise la relation à l’autre puisque cela permet de se positionner et donc de trouver sa juste place en face d’autrui. Je suis responsable de mon bout de la relation, pas de celui de l’autre.

La pause réflexive n’est pas un jugement demandé aux enfants, ni de l’activité, ni de l’enseignant. Cela serait le comble pour un outil au sein duquel justement, il n’y a pas de bonnes réponses, pas de jugement. Mais bien un regard sur ce qu’ils viennent de vivre, sur la manière dont ils l’ont vécu, sur ce qu’ils ont mis en place pour y arriver, individuellement et/ou collectivement pour, chemin faisant, arriver à une analyse d’eux-mêmes et des activités.

En parlant "en je", je suis responsable de ce que je dis. Je ne me cache pas derrière un "on" qui ne peut pas décrire un sentiment ressenti par tout le groupe simultanément.

Administratrices de l’OCCE des Côtes d’Armor